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Salamandre tachetée

Salamandra salamandra

Salamandre tachetée

Salamandre tachetée (© Andreas Meyer)

Fiche espèce

Statut de menace : vulnérable (VU)

Priorité nationale : modérée (4)

Caractéristiques :

  • Allure vigoureuse
  • Couleur de fond noir luisant avec des taches ou bandes jaune vif caractéristiques
  • Ventre noir
  • Glandes à venin bien visible sur le dessus
  • Parotoïdes volumineuses, très voyantes, réniformes (en forme de rein)
  • Grands yeux noirs globuleux et protubérants

Confusions possiblesSalamandre noireTriton alpestre

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description

Description

Qui ne connaît la légendaire Salamandre ? Pourtant, son observation reste un événement rare. Souvent, nous ne connaissons la Salamandre que par la mythologie, qui la désigne comme l’être lié à l’un des quatre éléments fondamentaux, l’élément Feu. Quiconque rencontre une Salamandre tachetée, Salamandra salamandra (LINNAEUS 1758), n’est pas près d’oublier cette vision.

La peau noire de l’animal est luisante, comme si elle était enduite de laque. La partie supérieure du corps présente de grandes taches jaunes. Cette coloration d’avertissement fait de la Salamandre tachetée une espèce qui ne peut être confondue. Elle permet encore de distinguer les deux sous-espèces présentes en Suisse. La Salamandre tachetée à bandes (Salamandra salamandra terrestris) porte deux lignes longitudinales jaunes discontinues sur le dos. Les taches de la Salamandre tachetée de la sous-espèce méridionale (Salamandra salamandra salamandra) sont irrégulières et n’ont jamais l’apparence de lignes. Avec ses 20 cm de long et son poids de 50 grammes la Salamandre tachetée est le plus grand de nos urodèles

moeurs

Mœurs

Les moeurs de la Salamandre tachetée en font un cas particulier parmi les amphibiens indigènes. Le développement de l’oeuf et les premières phases de la vie larvaire se déroulent dans le ventre de la mère, laquelle met au monde des larves à branchies mesurant 2,5 à 3 cm de long. L’accouplement se déroule sur terre ferme. Les deux partenaires s’enlacent, et la femelle saisit un petit paquet de semence, le spermatophore, que le mâle vient de déposer. Le nombre de larves par femelles est généralement compris entre 20 et 40, atteignant rarement les extrêmes de 10 et 70. La période de reproduction est très variable. Des larves sont mises au monde pratiquement à toute saison, mais le plus souvent entre février et mai. L’accouplement a généralement lieu entre juillet et septembre pour la sous-espèce à bandes, un peu plus tard pour la sous-espèce méridionale.

La durée de la phase larvaire, influencée par la température de l’eau, est de 3 à 5 mois. Dans les eaux souterraines, elle peut s’étendre sur une année. Lorsqu’il quitte l’eau, le juvénile mesure entre 5 et 7 cm. Ses organes internes se sont adaptés à la vie terrestre, et les branchies externes ont disparu. La Salamandre tachetée n’est active que lorsque l’humidité est élevée, ce qui est fréquent de nuit par temps couvert. Lors d’une nuit pluvieuse, la grande majorité des individus sont en activité. Au Tessin, on peut même voir les salamandres s’activer en plein jour lorsque des précipitations succèdent à une longue période de sec, particulièrement en octobre et en novembre. L’espèce y est par contre pratiquement invisible en juillet-août. La Salamandre tachetée peut être rencontrée en hiver, si les températures sont clémentes. On l’observe régulièrement de nuit, lorsque la température dépasse 2°C et que l’humidité est suffisante. La Salamandre tachetée peut vivre longtemps. Elle dépasse au maximum 20 ans en liberté, et on connaît des animaux captifs vieux de plus de 50 ans.

L’alimentation de la larve de salamandre se compose des divers petits organismes présents dans les eaux : larves d’éphémères et de plécoptères, gamarres, aselles d’eau et vers aquatiques. Les adultes se nourrissent essentiellement d’invertébrés de la litière forestière : mollusques, myriapodes, aselles, perce-oreilles et carabes.

Les migrations des salamandres sont mal connues. Les migrateurs printaniers paraissent être essentiellement des femelles. Des données concrètes sur les distances parcourues manquent encore, mais il semble que celles-ci soient très variables. Des parcours de 500 m, voire davantage, jusqu’au lieu de reproduction sont possibles.

repartition

Répartition

Les aires de répartition des deux sous-espèces se complètent tant en Suisse qu’en Europe. La forme à bandes est présente dans le Nord du pays et habite l’Europe occidentale, jusqu’aux Pyrénées. La sous-espèce méridionale colonise la partie Sud de notre pays et remplace la précédente en Europe orientale. Les Alpes représentent la limite entre ces deux aires de répartition.

La sous-espèce à bandes est relativement bien répandue dans le Nord-Est et le Nord du pays, jusqu’à 700 m d’altitude (exceptionnellement jusqu’à 1200 m). Les observations au Nord-Ouest du pays, à l’Ouest du lac de Bienne, sont peu nombreuses et semblent correspondre à des effectifs plus faibles. La sous-espèce méridionale vit au Tessin et dans les vallées méridionales des Grisons (Mesolcina, Val Bregaglia, Val Poschiavo). On l’observe fréquemment sur les versants, entre 200 et 1400 m d’altitude.

carte de distribution

protection

Mesures de protection

La Salamandre tachetée est l’un des amphibiens les plus répandus au Tessin, où elle n’est pas menacée. Au Nord du pays, elle est, avec la Salamandre noire, l’amphibien dont la distribution et les effectifs sont les plus mal connus. Le degré de menace est donc délicat à évaluer, néanmoins, l’espèce se trouve actuellement sur la liste rouge des espèces menacées.

Les populations des zones bâties sont particulièrement sensibles. Les populations de Salamandres tachetées doivent être inventoriées et protégées dans le cadre de la planification urbanistique. La réduction et la fragmentation des habitats suite à la construction de nouvelles routes peuvent mener une population à l’extinction. Il est également nécessaire d’inciter les habitants de secteurs à salamandres à entretenir bâtiments et jardins de manière appropriée.

Les lieux de reproduction de la Salamandre doivent être préservés. Un captage d’eau excessif dans les ruisseaux doit être évité, en particulier dans le Jura. En cas de projet routier traversant des forêts, les populations de salamandres doivent être inventoriées, et les tronçons problématiques seront munis de passages à amphibiens efficaces.
Les activités de détente en forêt doivent également respecter les lieux de reproduction des salamandres, y compris au niveau des dérangements. On renoncera aux coupes rases étendues, tout comme à la plantation d’essences non conformes au site. Les ruisseaux forestiers ne seront pas empoissonnés.

Annoncez s.v.p. vos observations de Salamandres tachetées au karch, avec mention du lieu, de la date et des coordonnées selon les cartes nationales. Les mentions d’animaux écrasés et de grottes utilisées pour l’hivernage sont également très utiles !

habitat

Habitat

La forêt constitue l’habitat typique de la Salamandre tachetée, avec une préférence pour les boisements humides, où les cachettes sont plus favorables. Les larves sont déposées avant tout dans des ruisseaux forestiers, plus rarement dans des sources ou de petits plans d’eau. Si l’espèce trouve des conditions adéquates (cours d’eau et caches) dans une zone bâtie, elle peut s’y maintenir en permanence, même à plus d’un kilomètre de la forêt la plus proche.

Les abris utilisés par les adultes pour la journée sont des terriers de micro-mammifères, des fissures rocheuses ou encore des grottes de diverses grandeurs. Dans les zones bâties, la salamandre utilise les anfractuosités des murs de pierres, des bouches d’égouts et des soupiraux comme refuge journalier et comme quartier d’hivernage. Dans les cours d’eau, les larves ont besoin de secteurs à courant faible et riches en abris, sous des pierres et des feuilles mortes. La présence de telles cachettes semble également importante dans les mares forestières. Les larves demeurent en effet la plupart du temps sous les feuilles mortes ou les amas d’algues flottantes. Le site d’hivernage est habituellement une cavité humide à l’abri du gel.

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Documents & publications

La Salamandre tachetée - Biologie et protection : Description de l'espèce, moeurs, habitat, menaces et protection.

Daniel Küry 2003: Notice La Salamandre tachetée. infofauna (karch) Centre national de données et d'informations sur la faune de Suisse.
Werner Ph., Schulte U., Kwet A., Maletzky A., Schmidt B.R., Zumbach S., Engel E., Proess R. 2015: Der Feuersalamander - Lurch des Jahres 2016. Broschüre. Deutsche Gesellschaft für Herpetologie und Terrarienkunde e. V. (DGHT)

Praxismerkblatt

Imesch C., Küry D. 2022: Synergien beim Erhalt von Quell-Lebensräumen und bei der Amphibienförderung. Beratungsstelle Quell-Lebensräume

Espèces des plans d'eau permanents
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La salamandre tachetée: une spécialiste des cours d'eau

Pellet J. 2012: Notice pratique pour la conservation des batraciens forestiers. info fauna karch. Version du 15.11.2017